Profession Comptable10
LA PROFESSION COMPTABLE EN HAITI
Lucnaire DUVAL, Fcpah
En Haïti, jusqu’en 1980, l’exercice de la profession comptable n’était pas véritablement reglementé. L’enseignement de la comptabilité dispensé principalement dans des Écoles de commerce ou en milieu de travail, s’arrêtait généralement au niveau de la tenue de livres. Du point de vue juridique et réglementaire, l’exercice de la profession n’a été que partiellement ou indirectement visé, respectivement en 1952 et 1970, par des dispositions légales portant l’obligation pour les finissants des Ecoles de Commerce de subir un examen officiel du Ministère de l’Éducation Nationale, pour l’obtention d’un diplôme à délivrer par l’État Haïtien. D’ailleurs, ces dispositions ne s’appliquaient pas seulement à la comptabilité. Elles concernaient des filières d’étude comme la Dactylographie, la Sténographie, le Secrétariat, le Commerce etc.
En réalité, les dispositions en question trouvaient une application très limitée et trop peu d’efficacité pratique. Car les Pouvoirs publics n’avaient pas mis en place une véritable structure de contrôle, ni même des mesures d’accompagnement susceptibles de valoriser les parchemins délivrés « Au nom de la République ». Plus encore, les éléments de comptabilité alors enseignés dans le cursus de l’École de Droit, ouvraient automatiquement la voie à une sorte de pratique professionnelle conjointe du droit et de la comptabilité ; pratique combien prisée par les juristes d’alors qui pouvaient fonctionner sous le label « Avocat-Comptable »
Au début des années 70 une nouvelle orientation économique commençait à révéler la nécessité d’une pratique comptable réglementée. La création du premier parc industriel de Port-au-Prince, l’introduction d’entreprises d’assemblage et de sous-traitance, la multiplication de sociétés étrangères dans le pays, ont élargi l’ouverture du marché haïtien sur l’extérieur et contribué à mettre en lumière un manque de cadres administratifs et de professionnels