Psychologie des foules et analyse du moi (résumé chapitre 5 à 7)
Edition de référence : FREUD Sigmund, 1921, Psychologie des foules et analyse du moi, Essais de psychanalyse, tr.fr. Petite bibliothèque Payot, Paris 1971 Cet ouvrage de Freud, Psychologie des foules et analyse du moi s’insère dans un ensemble d’essais ayant permis à Freud d’élaborer sa deuxième topique. Dans ce texte, on retrouve des mouvements que Freud repérait déjà en 1914 dans son texte Pour introduire le narcissisme et confirmé par l’établissement de la Métapsychologie en 1915. C'est de cette refonte que vont naitre tout les différents courants freudiens modernes. Il s’agit, dans cet essai de mobiliser les outils de la psychanalyse pour tenter de comprendre les facteurs à l’origine des modifications du comportement et de la vie psychique de l’individu pris dans une foule. 1. Deux foules conventionnelles, l’église et l’armée a. Les liens libidinaux à l’œuvre dans les foules organisées
La littérature sur les phénomènes de foule (Le Bon, McDougall) s’est surtout intéressée à l’étude de foules éphémères, élémentaires qui naissent du regroupement temporaires d’individus autour d’un intérêt commun. Freud, pour sa part, porte un grand intérêt aux foules organisées, permanentes qui vivent de façon stable au sein de la société. Pour Freud, l’homogénéité, caractéristique de la foule, repose sur l’existence d’une contrainte venant de l’extérieur et qui lui confère les même propriétés que l’individu pris séparément, propriétés que l’individu abandonne lors de son entrée dans la foule. « Il s’agit de créer chez la foule les facultés qui étaient précisément caractéristiques de l’individu et que celui-ci a perdu par suite de 1 son absorption dans la foule ». On a vu dans le chapitre précédent la nature libidinale des liens à l’œuvre dans la foule. Pour étayer son hypothèse et montrer le caractère central des liens amoureux (ou libidinaux) dans la foule, Freud va s’appuyer sur deux exemples représentatifs, deux