Puis-je invoquer l’inconscient sans ruiner la morale ?
La morale désigne, par définition, l’ensemble des préceptes relatifs à la conduite de l’être humain, préceptes qui reposent sur les valeurs fondamentales du bien et du mal. Ainsi ce qui est considéré comme « bon » sera conforme à la morale, et ce qui est « mauvais » sera qualifié d’ « immoral ». La morale peut être inculquée par la société, ce sont « les mœurs », la convention sociale, ou propre à l’individu qui peut situer lui-même sa limite entre ce qu’il considère comme bon, c’est-à-dire ce qui a pour but l’épanouissement et le bonheur, ou mauvais. La morale est donc également la faculté de faire le choix entre ces deux valeurs, et le choix nécessite la conscience. A première vue, inconscience et morale semblent donc être deux notions incompatibles.
Pourtant, invoquer l’inconscient, cela peut-être aussi une manière de justifier une action dite « immorale » car sous l’emprise de notre inconscient, on ne se maîtrise pas totalement et on ne peut donc effectuer le choix entre le bien et le mal. Ce ne serait donc pas ruiner la morale mais plutôt y être soustrait.
Ainsi le sujet « puis-je invoquer l’inconscient sans ruiner la morale ? » semble poser la question de la responsabilité personnelle : quelle est la part de l’inconscient dans une décision immorale, l’inconscient l’excuse-t-elle ? Peut-on encore parler de morale si l’on utilise systématiquement l’inconscient comme justification de sa transgression ?
Dans une première partie, on verra que la morale semble anéantie quand vient la notion d’inconscient puisque la morale sous-entend le choix conscient et dans une seconde partie, on se demandera si, plutôt que de la ruiner, l’inconscient ne justifie pas le manque de morale, et si donc, alors, il n’en est pas totalement indépendant.
L’inconscient est le concept central des thèses freudiennes et donc, par la suite, de toute la psychanalyse. Il constituerait alors un domaine psychique autonome