Qu’est ce qu’un Homme libre ? Références : Platon : « Apologie de Socrate » Descartes : 1ère partie du « Discours de la méthode » Montaigne : « Les Essais »  § Solitude 1) La liberté en tant qu’indépendance Il est peut être plus facile de définir tout d’abord la liberté de façon négative. Autrement dit, je suis ou serais libre dans la mesure où je suis en retrait, à distance de mon éducation, de mes connaissances, de mes origines sociales, de ma religion. Je suis aussi libre par conséquent si je peux me détacher de moi-même, de mes addictions, de mes passions. La liberté pourrait donc être comprise comme une différenciation ou encore comme ce refus de se laisser dans un monde, un univers qui nous a été donné. C’est bien aussi une raison pour laquelle les figures les plus remarquables de la liberté se manifestent généralement par des ruptures. Alors toute liberté a quelque chose de rebelle dans la mesure où elle se distingue, elle inaugure, elle peut parfois prendre le visage des étrangetés. Il y a donc bien, s’il y a de la liberté, quelque chose qui apparaît et à quoi on ne s’attendait pas. La liberté se caractérise souvent par la solitude. « Proche de moi, étranger aux autres » « Si je suis moi, je m’éloigne des autres » La liberté est ce qui échappe à toute explication, la liberté serait donc une absurdité puisqu’elle est sans raison, au contraire de la nature où tout à une raison et est démontrable d’une façon ou d’un autre. Aliénation (alienus = étranger) : inverse même de la liberté Un aliéné est celui qui a perdu sa liberté, qui est devenu étranger à lui-même. Il est donc frappant de remarquer que si l’aliénation est le contraire même de la liberté (dans la mesure où je me sens libre quand je suis chez moi), il pourrait sembler paradoxal que la liberté soit aussi une aliénation. Il y a de fait une certaine ambiguïté de la notion de liberté. Notre réflexion sur la liberté va nous emmener à remarquer qu’il y a une cascade d’ambiguïté, de paradoxes,