Qu'est-ce que la philosophie
Apprendre à philosopher serai apprendre à penser par soit même. Cette définition semble paradoxale puisque d’une part on a déjà l’impression de penser par nous même sans avoir jamais philosophé et puisque d’autre part l’apprentissage requiert l’assimilation de penser. Or les idées que nous faisons spontanément sur les choses (= les opinions) sont-elles vraiment le résultat, le fruit de notre production personnelle ? Pour poursuivre, nos opinions ne sont--elles pas plutôt influencé par une multiplicité de facteurs extérieurs tels que les médias, l’éducation, le quotidien. Dans ce cas, l’incorporation de notre passivité intellectuelle. Si tel est le cas, philosopher serait d’abord parvenir à prendre conscience du statut des idées que nous faisons sur la réalité afin d’interroger leur bien fondé, leur pertinence, mais aussi leur cohérence. La philosophie apparaît donc d’abord comme une réflexion critique sur une opinion. Cela permet de comprendre pourquoi un des reproches adressé à la philosophie est sa nature abstraite, son détachement de la réalité concrète. En effet, critiquer nos opinions, interroger nos fondement, c’est mener une réflexion sur la représentation de la réalité et non pas d’abord sur les choses matérielles. C’est également une des raisons pour lesquelles on a reproché à la philosophie son inutilité en faisant valoir la prééminence des questions sur les réponses. Cf. : « Les questions en philosophie sont plus essentielles que les réponses et chaque réponse devient une nouvelle question. » Ainsi la philo réside d’avantage dans une démarche que dans un contenu fixe qu’il faudrait transmettre. C’est peut-être d’ailleurs une raison pour laquelle le langage encore aujourd’hui est un art de vivre. En quoi consiste donc cette démarche ? Comment et donc dans quel but est-elle menée ? Quel peut bien être l’origine universelle de la philosophie ?
I – La philosophie comme une réflexion critique : le dialogue socratique.