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Dans une économie de marché, les interactions entre les agents économiques (particuliers, entreprises...) font généralement l'objet d'une contrepartie monétaire : lorsque vous obtenez un bien ou un service d'un tiers vous le payez et si vous subissez un dommage vous recevez une compensation.
Il existe cependant des cas où cette contrepartie n'existe pas : un agent reçoit un avantage d'une autre agent sans payer en échange ou, à l'inverse, il subit un dommage sans que sa perte soit compensée. Dans les deux cas, les effets sont extérieurs au marché, c'est pourquoi on parle d'externalités.
Pour illustrer cette définition un peu abstraite, voici quelques exemples d'externalités positives et négatives :
Un apiculteur crée une externalité positive puisque ses abeilles pollinisent gratuitement les champs des agriculteurs voisins : un article publié en 2009 (pdf) a estimé la valeur de ce service à 153 milliards d'euros par an. Au contraire, les agriculteurs créent une externalité négative lorsqu'ils utilisent des traitement, notamment les insecticides néonicotinoïdes, qui déciment les colonies d'abeilles.
Le commerce du tabac est une activité dont les externalités négatives (coûts des soins, pertes économiques liées aux décès prématurés...) sont aujourd'hui bien connues. Au terme d'une longue procédure judiciaire retardée par d'efficaces lobbies, les cigarettiers ont accepté de verser 200 milliards de dollars sur 25 ans pour financer les soins aux États-Unis ("Tobbaco Master Settlement" de 1998), on peut donc supposer que l'externalité se chiffre au moins à ce montant.
Les algues vertes qui apparaissent chaque année sur les côtes bretonnes sont une externalité négative de l'agriculture intensive : elles ont clairement un coût (ne serait-ce que celui du ramassage) mais ce coût n'est pas facturé au pollueur.
La fumée a un coût pour les riverains et la société mais pas pour l'entreprise qui l'émet : c'est une