Quelle place pour le travail dans nos sociétés contemporaines ?
La place du travail dans nos sociétés contemporaines reste centrale, en témoigne la forte présence de ce thème dans le discours des hommes politiques depuis quelques années, pour « réhabiliter la valeur travail » ou lutter contre le chômage. De nos jours cependant, le travail présente un caractère fondamentalement pluriel, dans un contexte de complexification et de mutabilités croissantes du monde du travail. Le travail désignait à l’origine une activité encadrée et pénible (du latin tripalium, un instrument de torture). Mais le travail désigne également l’activité par laquelle les hommes produisent leurs richesses. En ce sens, il est bien une valeur, voire l’activité productrice de valeur. Le statut du travail est donc une question centrale pour nos sociétés occidentales, parce qu’il en constitue l’une de leurs dimensions essentielles. Cependant est récemment apparu le thème de la souffrance au travail, traduisant un certain malaise au sein des salariés et de la société. Ceci traduit également la difficulté à passer à une autre société où le travail ne constituerait peut-être plus une valeur centrale. Peut-on pour autant parler de la fin du travail dans une société toute entière fondée sur cette notion ? Ainsi si le travail demeure une valeur au cœur de notre société contemporaine, sa remise en cause actuelle oblige à en considérer la refondation en profondeur.
Le travail a en effet progressivement été valorisé comme une composante essentielle de l’identité sociale, une valeur fondatrice dans nos sociétés contemporaines. Le rapport de l’individu au travail s’est redéfini en fonction des évolutions générales de la société. Le travail constitue une valeur d’apparition récente, ce n’est que vers le milieu du XIXe siècle avec la Révolution industrielle qu’il devient une valeur centrale de la vie sociale. C’est grâce au travail que le travailleur peut acquérir un salaire, et donc un moyen de