La leçon finale de Candide fait écho à la philosophie qui est invoquée pendant toute la durée du récit : "Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.". "Il faut cultiver notre jardin" est à la fin du conte et semble donc répondre à la première maxime énoncée. Les deux phrases sont affirmatives et sont tournées de manière à ce que leur sens paraisse absolu. En effet, le verbe "falloir" répond aux superlatifs "meilleur" et à "tout", et ils connotent cette force dans les deux affirmations.
Malgré ces similarités dans la forme, ces deux maximes s'opposent également en de nombreux points.
C'est en étudiant ces similitudes et ces divergences que l'on pourrait répondre à la question posée et proposer des interprétations pour la leçon finale de Candide.

Il est possible de comprendre cette phrase comme étant l'aboutissement de la longue quête de Candide. En effet, ayant perdu son bonheur originel, il va parcourir le monde à la recherche d'un bonheur équivalent. Candide ne se satisfera pas de la perfection de l'Eldorado et retournera dans le "vrai" monde. La maxime de maître Pangloss étant fermement gravée dans l'esprit de Candide malgré toutes les horreurs dont il a été le témoin et/ou la victime, le jeune homme est convaincu, pendant toute la durée du conte que cette thèse est vraie. La conclusion vers laquelle tire tout le récit est "il faut cultiver son jardin", jardin qui peut être assimilé au Paradis, au Jardin d'Eden. La morale du conte consisterait donc à dire que le monde est en effet le meilleur, et que le bonheur se trouve placé en évidence - dans la simplicité du travail en groupe, entouré des personnes sur lesquelles s'appuie notre existence.

Dans cette même optique "optimiste", on peut également interpréter cette phrase comme étant la solution à tout le mal existant sur Terre. En effet, pour s'échapper à tout ce qui est mauvais et essayer de ne conserver que les éléments heureux et bons, il faut s'occuper. malgré tous les malheurs qui sont