Question Initiale
Ces trois documents donnent-ils une vision objective ou satirique de la province?
La littérature, de même que la peinture, ont toujours été des moyens efficaces d’exprimer l’exacte vision de leur auteur. En étudiant les trois documents soumis à notre étude, ‘’Eugénie Grandet, début de roman’’ de Balzac, ‘’Un enterrement a Ornans’’ de Courbet ; et ‘’Madame Bovary, début de la seconde partie’’ de Flaubert, il découle de cette analyse les deux questions suivantes. Ces documents, sont ils réellement descriptifs et correspondent ils à la réalité provinciale? Ou bien, offrent ils une vision davantage moqueuse et ironique des lieus ? Nous verrons dans un premier temps de quelles façons l’auteur s’emploie à faire une analyse rigoureuse et précise de la province dans chacun de ces trois documents. Enfin, dans un second temps, nous nous concentrerons sur la description satyrique dominante et récurrente, non seulement dans les lieux, mais également dans les personnages ; présente dans chacun de ces trois travaux.
Grâce à un souci de documentation, chacun des auteurs parvient à nous présenter l’exacte géographie de la province en suivant un ordre qui va du général au particulier. Dans Eugénie Grandet, Balzac nous présente les lieux à la manière d’un caméraman, en opérant progressivement un zoom. Ainsi Balzac commence sa description de la province par une vue d’ensemble sur la scène, et termine par une vue rapprochée de détails très précis. En effet, l’incipit démarre sur la description entière de la scène, ‘’ Il se trouve dans certaines provinces des maisons dont la vue inspire une mélancolie’’. Ensuite, Balzac en vient à décrire la rue ‘’Cette rue, maintenant peu fréquentée, chaude en été froide en hiver, obscure en quelques endroits’’, nous pouvons observer l’utilisation d’adjectifs négatifs pour montrer cet endroit reculé, ‘’la sonorité de son petit pavé caillouteux, toujours propre et sec par l’étroitesse de la voie tortueuse.’’,