Question types bac
• À la suite des grandes découvertes, les aventuriers explorateurs ont multiplié les récits de voyages qui ont, dans une moindre mesure au XVIIe siècle, mais très fréquemment au XVIIIe siècle, alimenté l’imaginaire et l’inspiration des écrivains, moralistes et philosophes. • Ainsi, l’explorateur français Jacques Cartier rapporte les découvertes qu’il a faites en Amérique du Nord et décrit les mœurs des « sauvages ». Il s’agit donc d’un récit de voyage, authentique, fait par un Européen qui découvre des terres inconnues et s’étonne des coutumes des indigènes : le texte s’appuie sur la réalité et sur une observation directe d’un peuple. Son but est d’informer les Européens sur des civilisations qu’ils ne connaissent pas.
© Hatier 2007
• Au contraire, les textes de La Bruyère, Voltaire et Montesquieu – qui présentent pourtant la même situation : un regard étranger rend compte des mœurs d’un « pays » lointain dont il a entendu parler ou qu’il visite – sont des œuvres de fiction : la naïveté ou tout simplement le regard neuf qui est porté sur ces contrées en fait ressortir l’originalité : c’est la cour de Louis XIV, avec ses dignitaires, dans les textes de La Bruyère et Voltaire ; ce sont les spectacles dramatiques ou lyriques de Paris chez Montesquieu. • Le procédé de l’œil neuf, dérivé des récits de voyages des navigateurs ou des missionnaires, permet à ces trois auteurs de « décaper » la société ou le milieu qu’ils décrivent et d’en mettre en relief les travers, sur un ton apparemment neutre et objectif. Le but est de toute évidence critique : critique sociale, politique et morale. La Bruyère montre que les courtisans se comportent comme de véritables « sauvages » : rites stéréotypés, comportement superficiel, « débauche », inversion des valeurs, hypocrisie et totale soumission à un roi… Voltaire s’en prend à l’administration de Louis XIV qui vit coupée de ses administrés et à son ingratitude envers ceux qui les servent loyalement. Montesquieu