Qu'y a-t-il de plus désirable que le bonheur ?
D’abord, il note qu’il y a là unanimité, le bonheur est la fin ultime pour « la foule », comme « pour les gens cultivés » et même pour le philosophe. Le bonheur est la fin ultime parce que si nous désirons une chose, c’est toujours au fond parce que nous estimons qu’elle contribuera à notre bonheur. S’il est vrai que, consciemment, c’est tel ou tel objet particulier du désir que nous poursuivons, la réussite d’un examen, l’amour, la richesse, c’est toujours implicitement le bonheur qui est La fin ultime. En effet, nous pourrions demander à celui qui désire s’enrichir, la raison de son désir. Il répondrait que la richesse lui permet de se procurer des biens matériels ou d’être envié des autres. Nous pourrions encore lui demander pourquoi il désire cela. La réponse au final serait qu’il désire cela parce qu’il estime que ça le rendra heureux. Mais pourquoi désire-t-il être heureux ? Cette question ne peut faire sens car nous ne pouvons désirer le bonheur pour autre chose …afficher plus de contenu…
Le développement de la médecine permet de surmonter le second obstacle en offrant la possibilité de vivre et de mourir sans douleur, celle-ci pouvant nous ôter jusqu’à l’angoisse de la mort. La technique, de manière générale, doit permettre de nous mettre à l’abri de l’hostilité du monde extérieur, en créant un monde totalement artificialisé en harmonie parfaite avec les besoins humains et en assurant une société d’abondance. Reste le problème d’autrui, sans doute le plus important comme le reconnaît Freud : « la souffrance, issue de cette source nous est plus dure peut-être que toute autre ». Qu’est-ce qui fait d’autrui la plus grande source de malheur et comment surmonter cet obstacle, alors même que l’utopie vise le bonheur total de la société et ne saurait trouver sa solution dans l’érémitisme ?