Le bonheur est-il chercher le bonheur ?
Ne comprends-tu pas que seuls les hommes dont la vie est ordonnée sont plus heureux que ceux dont la vie est déréglée ? Et qu’il faut choisir au lieu d’une vie déréglée que rien ne comble, une vie d’ordre qui est contente de ce qu’elle a et s’en satisfait ? CALLICLÈS : Tu l’as dit, Socrate, et très bien dit ! C’est vrai, je ne changerai pas d’avis. SOCRATE : Bien. Je vais te proposer une autre image: suppose qu'il y ait deux hommes qui possèdent, chacun, un grand nombre de tonneaux. Les tonneaux de l'un sont sains, remplis de vin, de miel, de lait, et cet homme a encore bien d'autres tonneaux, remplis de toutes sortes de choses. Chaque tonneau …afficher plus de contenu…
Il faut vouloir être heureux et y mettre du sien. Si l'on reste dans la position du spectateur impartial, laissant seulement entrée au bonheur et portes ouvertes, c'est la tristesse qui entrera. Le vrai du pessimisme est en ceci que la simple humeur non gouvernée va au triste ou à l'irrité ; comme on voit par l'enfant inoccupé, et l'on n'attend pas longtemps. L'attrait du jeu, si puissant à cet âge, n'est pas celui d'un fruit qui éveille la faim ou la soif ; mais plutôt j'y vois une volonté d'être heureux par le jeu, comme on voit que sont les autres. Et la volonté trouve ici sa prise, parce qu'il ne s'agit que de se mouvoir, de fouetter la toupie, de courir et de crier ; choses que l'on peut vouloir, parce que l'exécution suit aussitôt. La même résolution se voit dans les plaisirs du monde, qui sont plaisirs par décret, mais qui exigent aussi que l'on s'y mette par le costume et l'attitude, ce qui soutient le décret. Ce qui plaît surtout au