Réformer la justice de 1771 à 1788
Les dernières décennies de la monarchie absolue sont marquées par plusieurs séries de réforme concernant la justice. Ces réformes s’inscrivent dans un contexte de crise politique et économique. La monarchie absolue est en lutte pour sa propre survie contre ceux qui font tout pour partager son pouvoir : les parlements. Les parlements constituent l’organe judiciaire du royaume, il dispense la justice mais sont également compétents en ce qui concerne la matière législative. Ils peuvent ainsi conseiller le roi lorsqu’il promulgue une loi. Cependant, parlements et monarchie vont faire face à une crise. C’est ainsi l’ensemble du monde judiciaire et son système qui sont remodelés par les hommes du roi. L’Ancien Régime, période de la monarchie absolue, allant de la renaissance jusqu’à la révolution, connait alors une fin mouvementé. Le parlement étant le cœur du système judiciaire, c’est une volonté de paralyser leur action et celle de ses acteurs, une noblesse qui se lève devant le roi, qui anime les ministres de l’autorité monarchique. Vague après vague, ministre après ministre, Louis XV et Louis XVI, entre 1771 et 1788 tentent par tous les moyens d’affaiblir les parlements et de créer des organes soumis et favorable au maintien du système traditionnel de la monarchie absolue. La justice est donc remaniée dans une optique de dépendance et de soumission au souverain. Cette lutte contribuera néanmoins à mener la monarchie absolue à sa perte. « La Justice de l’Ancien Régime était condamnée dans les esprits et les cœurs avant la révolution ». C’est donc en premier lieu sur un fond de crise parlementaire et de conflit entre la noblesse et le roi que s’opèrent différentes réformes de la justice dans les années 1770 (I). Ces évènements amènent à une constatation, celle de la fin de la monarchie, causée par une réforme de justice contradictoire avec les intérêts des parlements (II).
I/ Le conflit entre le roi et le parlement.