Rabelais-humanisme
Médecin de profession, François Rabelais est un humaniste convaincu du XVIe siècle dont les ouvrages Gargantua et Pantagruel abordent de nombreux thèmes de vie et de société. Erich Auerbach écrit, à son propos : "Pour lui, l'homme est bon quand il suit sa nature (…) l'homme se réjouit de sa propre existence, des fonctions de son corps, des forces de son esprit (…). C'est à cette pulsation de la vie dans les hommes et dans la nature que va la sympathie de Rabelais, c'est elle qui suscite sa soif de savoir et la puissance de sa représentation verbale; c'est par elle qu'il devient poète, car il est poète, et même poète lyrique (…). C'est la vie terrestre triomphante que son réalisme ne cesse de dépeindre". Les textes fantaisistes et comiques de Rabelais délivrent ainsi un message plus sérieux, comme affirmer qu'il faut goûter à la vie, et rire, "pour ce que rire est le propre de l'homme". Cette représentation de la création littéraire s'exprime dans ses ouvrages d'abord par la joie et les plaisirs du corps, dépeins de manière crue et comique tout au long des textes. Les "forces de l'esprit" évoquées par Erich Auerbach sont dépeinte chez Rabelais d'une manière très spécifique, rappelant ses multiples influences et dévoilant au lecteur ses opinions face à la société de son époque. Enfin, Gargantua et Pantagruel sont surtout une célébration de la joie et du rire, une ode à la vie.
Si Rabelais a donné à son héros le nom de Gargantua, "Car grand tu as"( c'est-à-dire le gosier), c'est qu'il entend déjà célébrer le corps humain et ses plaisirs, sans détour ni pudeur.
Le thème du vin et des plaisirs de la table est omniprésent dans les œuvres de Rabelais. Symbole d'abondance, de bonté et de joie de vivre, le vin est suggéré comme un liquide divin ("De vin, divin l'on devient": d'après Rabelais, le vin rend l'homme bon, généreux), indispensable la vie. Au chapitre quarante-cinq du Cinquième Livre, Bacbuc