Raisonne-t-on bien quand on veut avoir raison à tout prix ?
"Je suis libre, je fais ce que je veux!" entend-on parfois comme revendication d'une liberté intégrale qui serait la condition d'une sensation de plaisir. De là, les lois, règles, ordres et interdictions apparaîtraient comme autant de freins à cette prétendue liberté. Pourtant, celui qui n'obéït qu'à ses désirs propres, sans référence à quelque loi que ce soit est-il aussi libre qu'il le croit ou n'est-il pas au contraire asservi d'une autre manière? Est-ce libre, est-ce n'obéïr qu'à une seule loi? Bien sûr, il semble tentant de souhaiter suivre ses seules envies et sa simple volonté, en refusant toute loi, règle ou code. Mais ce refus risque de soumettre le sujet à d'autres lois, immodérées, de ses propres désirs. Tout ne se passe-t-il finalement pas comme si fuir un type de loi condamnait l'homme à se soumettre à une autre? Certes, une première définition de la liberté correspond à faire ce que l'on veut. Mais une telle vision s'avère autant restrictive que fautive car qui n'obéït à aucune règle répond à l'anarchie de ses désirs. C'est pourquoi il apparaît que la liberté dépend d'une obéïssance au règles que la responsabilité assigne à la conscience. I/ Une première définition de la liberté correspond à faire ce que l'on veut. A/Une première approche du sujet révèle le rapprochement de deux termes antithétiques. "Etre libre" désigne un état, une manière d'être et de se conduire. Le verbe "obéir" désigne l'exact opposé. On parle d'obéïssance à propos des enfants vis-à-vis de leurs parents. Aussi, l'obéissance traduit-elle l'état de celui qui reste enfant, qui reste soumis, dans un rapport d'acceptation de l'autorité. La liberté première, celle que décrit Rousseau dans le second discours, consiste à