Raja de casablanaca
"Ce qu'il y a à voir ici est énorme. Il faudrait des années et non des semaines", prévient l'auteur. "Toujours, c'est quelque temple enfoui dans les sables jusqu'aux épaules et qu'on voit en partie, comme un vieux squelette déterré." Si les eaux du fleuve sont riches du limon et des sédiments propices aux cultures, les terres de sa vallée regorgent de somptuosités antiques. Le romancier, subjugué par la beauté des ruines, s'épanche dans une lettre à sa mère : "Je n'oublierai jamais la première impression que m'a faite le palais de Karnac. Ça m'a semblé une demeure de géants, où l'on devait servir dans des plats d'or des hommes entiers à la brochette, comme des alouettes." Plusieurs fois millénaires (IVe siècle avant notre ère), les temples, tombeaux royaux, villages typiques n'en finissent pas de surprendre les touristes. C'est un véritable séjour dans le passé au temps des Pharaons. Sur leur embarcation, Gustave Flaubert et son compagnon de route avancent, au gré du vent, rejoignant les villes d'Alexandrie, Assouan, Eléphantine, Thèbes, Louqsor (sic), Keneh et Le Caire. Sur la rive opposée à Karnac, la vallée des Rois présente avec la même grandeur d'antan ses vestiges : "Vallée entière, coupée dans une montagne où il n'y a plus de végétation que sur une table de marbre et, des deux côtés, des carrières ; ce sont autant de tombeaux" ; quand Alexandrie, la porte de l'Egypte, grouillante de touristes, attriste l'auteur : "C'est plein d'Européens, (…) il me semble que je suis à la porte de Paris, moins Paris." Pas étonnant que le voyageur ressente aujourd'hui encore cette promiscuité puisque l'Egypte enregistrait en 2007, une hausse de 18 % de sa fréquentation, avec plus de 11 millions de visiteurs.
Au fil de l'onde Zoom
Lorsque Gustave Flaubert parcourait le Nil sur sa cange, le fleuve était le moyen de transport le plus développé dans la région. Felouques, barques et autres navigations de papyrus s'y côtoyaient en toute