Rapport de stage chargé de recrutement
« Comment connaitre un homme ? ». Cette question semble hanter la pensée sartrienne, à tel point que le genre biographique a presque supplanté dans son œuvre, celui de la philosophie classique. Tout le monde semblait vouloir dissuader Sartre de prolonger sa monumentale biographie de Flaubert qualifiée par certains de « monstre littéraire » pour lequel il consacra pourtant dix ans de sa vie, sans parvenir à l’achever au bout de plusieurs milliers de pages. Cette tentative d’intégration des sciences humaines dans une démarche philosophique conduit Sartre à donner une importance de plus en plus considérable à la psychanalyse. La théorie freudienne s’inscrit d’emblée dans le courant de la science et propose une interprétation des comportements humains à partir d’une analyse clinique, en se fondant sur des faits observables. La philosophie peut-elle se constituer hors de ce champ ? Mais plus radicalement encore, pouvons-nous continuer à penser la réalité humaine à partir des strictes catégories conceptuelles de la philosophie ? L’analyse clinique ne permet-elle pas de découvrir les structures fondamentales de l’existence humaine en nous basant sur une réalité objective ? C’est certainement cette confrontation au réel (que Lacan traduit quelquefois par « symptôme ») engagée par la psychanalyse qui conduit Sartre à proposer à sont tour une méthode d’analyse basée sur des expériences individuelles concrètes.
L’interprétation psychanalytique semble pourtant réduire la conscience à un épiphénomène des