Rapport à l'autre
Introduction à la problématique du rapport à l’autre
Par Michel Tozzi
1) Du sens des mots Une problématique (nom) en philosophie, c’est la façon dont on pose un problème, une question essentielle pour l’homme à laquelle il est difficile de répondre à cause de sa complexité, et qui demande réflexion pour le résoudre (Est-ce d’ailleurs toujours possible ?). Un jugement problématique (adjectif), c’est une affirmation qui se situe du point de vue du vrai, mais qui demande examen, parce qu’elle pourrait être fausse : on la considère donc comme douteuse sous bénéfice d’inventaire. Un rapport, c’est un lien constaté, établi ou construit entre deux ou plusieurs termes du langage, des choses, des êtres, des personnes. Ce lien peut être problématique, c'est-à-dire poser problème. Ainsi de mon (mes) rapport (s) à l’autre, à autrui. Dans ce rapport à l’autre, quel est le sujet dont il est question ? Ce peut être moi : - moi en tant que Michel, dans ma singularité, et compte tenu de mon histoire ; - moi, en tant que je m’identifie à un groupe (enseignant, Français…) ; - plus généralement moi en tant qu’homme, espèce particulière ou genre avec ses caractéristiques propres. Et quel est l’autre terme du rapport : l’autre ? Cet autre : - si c’est moi en tant qu’individu, ce sont les autres personnes, tous les autres sauf moi ; - si c’est moi en tant que « nous » (les noirs, les homosexuels), l’autre, les autres, c’est « eux » (les blancs, les hétéros) ; - si c’est moi en tant qu’homme, l’autre, c’est le minéral (ce qui n’est pas vivant), le végétal, l’animal (ce qui n’est pas doué de raison), Dieu (ce qui n’est pas fini), le cosmos (ce qui m’enveloppe)… Nous circonscrirons dans un premier temps la problématique abordée au rapport à l’autre comme le rapport de moi-même à l’autre, ou d’un sujet humain à un autre sujet (ce qui délimite le rapport envisagé dans la sphère de l’intersubjectivité).
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