Realisme
La notion de mouvement est une notion difficile à cerner parce qu’elle se trouve au cœur de plusieurs ensembles et qu’on ne peut évidemment pas établir une doxa.
Face à un public scolaire - voire étudiant - nous nous heurtons à leur ignorance en matière d’Histoire, tant dans les repères chronologiques que dans les processus historiques, à leur ignorance de l’existence de la fonction et des changements qui ont existé dans les institutions littéraires, à la difficulté à situer l’idée même de mouvement par rapport à ces notions plus ou moins approchées que sont le groupe, la revue, la critique.
Aussi pouvons-nous dire que cette série d’« étiquettes » que peuvent représenter les mouvements sont sujettes à caution, c’est ce que nous tenterons de montrer à travers quelques exemples.
Introduction 2
Le réalisme vise la représentation du réel sans embellissement, sans recherche de valorisation esthétique. Pour cela, elle utilise un vocabulaire présentant la réalité quotidienne même dans ses aspects les plus laids. Cette tonalité est caractéristique de nombreux romans du XIXe et du XXe siècles.
L'essentiel de la doctrine réaliste l'observation et la représentation du réel et la recherche des petits faits vrais forment la base du projet des romanciers tels que Balzac, Stendhal et Flaubert bien avant que le mouvement "réaliste" soit identifié de façon officielle. A partir de 1850, suivant les innovations de Courbet le peintre et ses toiles révolutionnaires des scènes de la vie la plus banale (1848-1852), "la bataille du réalisme" s'est engagée. On y voit une réaction contre l'idéalisme, les excès lyriques, les émotions et l'imagination associés avec le mouvement romantique, aussi bien que l'influence du courant positiviste et de la croyance en la Science. Dans Le Figaro, Champfleury définit le rôle de l'écrivain ainsi, "Le romancier ne juge pas, ne condamne pas, n'absout pas. Il expose les faits" (août 1856). Champfleury admet également que le romancier