Recherche sur les mutations sec
C’est dans l’ouvrage majeur de l’économiste anglais Colin Clark (1905-1989), Les conditions du progrès économique (1937), qu’est établie la division habituelle de l’activité en trois secteurs : primaire (agriculture, pêche, et dans certaines présentations, les activités extractives), secondaire (industries de transformation, BTP - bâtiments et travaux publics) et tertiaire (les services au sens large : commerce, transports et communications, services marchands aux entreprises et aux particuliers, service des administrations publiques).
(Jean Fourastié (1907-1990) a repris cette division.)
On appelle « tertiarisation » le processus par lequel les activités dites « tertiaires » et les emplois correspondants accroissent relativement leur poids respectivement dans la production nationale (PIB ou PNB) et dans l’emploi global.
1. La tertiarisation, un processus inhérent au développement
Pour Colin Clark, la tertiarisation est une loi du développement (Les conditions du progrès économique) car elle est commune à l’ensemble des pays développés.
Au début du XXe siècle en France, les 2/3 des actifs étaient des travailleurs agricoles, 20 % travaillaient dans le secteur secondaire (bâtiment compris) et seulement 15 % étaient occupés dans les services qui à cette époque se composaient pour une grande part de domestiques. À la fin du XXe siècle (1990), l’agriculture ne représente plus que 6 % des actifs, l’industrie 28,5 % et le tertiaire, avec 65,5 % est devenu le principal secteur d’activité.
La révolution industrielle a entraîné une montée de l’industrie et une baisse de l’agriculture. Si tout au long du XIXe siècle le poids de l’industrie augmente dans tous les pays, l’emploi tertiaire croît lui aussi, et de plus en plus vite. Le XXe siècle et surtout sa deuxième moitié sont marqués par une accélération de la croissance des emplois tertiaires (ainsi, en France, entre 1925 et 1985, les emplois dans les services se sont