La tragédie au fil des siècles
Née dans la Grèce antique, la tragédie est sortie du culte de Dionysos et du dithyrambe. La tragédie antique se caractérise par une structure forte, composée de passages dialogués et de passages chantés. Un prologue précède l'entrée du chœur (la parodos). L'action se développe ensuite en trois épisodes entre lesquels le chœur chante les stasima et se termine par l'exodos (exode). Le texte est réparti entre le chœur, placé dans l'orkhêstra, qui commente l'action et se plaint, et les acteurs qui agissent sur scène. C'est à la fois des Grecs et des Latins que s'inspire le théâtre des pays d'Europe sous la Renaissance. En Italie, dès 1515, Trissino compose Sophonisbe, première tragédie moderne en Europe, conforme aux règles des Anciens, que suivront, du XVIe au XVIIIe s., un grand nombre de tragédies. Mais c'est l'œuvre d'Alfieri qui donne à la tragédie italienne son originalité. Au XVIe et au XVIIe s., les auteurs français (Jodelle, Th. de Bèze) essaient de donner à la tragédie une forme qui s'adapte au goût français, luttant aussi contre le genre tragi-comique très en faveur. La Sophonisbe de Mairet, au XVIIe s., marque la victoire d'un genre tragique régulier qui connaîtra son avènement avec Corneille et Racine. Plus tardive en Allemagne, la tragédie passe, au XVIIe s., par des traductions de Sénèque et de Sophocle. En Angleterre et en Espagne, l'évolution de la tragédie est différente : Shakespeare, Calderón et Lope de Vega se démarquent des exemples antiques et deviennent les modèles de formes tragiques différentes, parfois plus proches du drame.

La Tragedie et La Comedie
La définition des deux genres principaux du théâtre (et leur opposition stricte) remonte aux écrits d'Aristote datant du 3è siècle avant Jésus-Christ. Depuis, la bataille fait rage entre tout ce que le théâtre compte d'intellectuels pour définir ce qui est comédie et tragédie, ce qui est un théâtre "noble et respectable" ou au contraire "vulgaire et obscène,