Responsabilité sociétale et développement durable : quel potentiel pour la norme ISO 26000 ?
Par Gisèle Belem1
Introduction
Du 21 au 24 novembre s’est tenue à Lyon, en marge du Forum Rhône-Alpes sur l’eau et l’énergie en Afrique, la 1e rencontre du comité de pilotage du Réseau francophone sur la responsabilité sociétale des organisations (RSO). Créé depuis 2005, ce réseau a pour objet de soutenir la participation des pays francophones au processus d’élaboration de la nouvelle norme ISO 26000 initié par l’organisation de normalisation ISO. En effet, l’organisation ISO discute depuis 2004, de la définition de lignes directrices pour la responsabilité sociétale des organisations. L’objectif de ce processus est de fournir un document d’orientation pour tous les types d’organisations afin de les guider dans la prise en compte de leurs responsabilités sociales et environnementales. Ces lignes directrices ne sont cependant pas destinées à faire l’objet d’une certification comme c’est le cas des normes de gestion ISO 9000 ou 14001, mais, elles devraient s’aligner sur ces dernières normes qui concernent respectivement la qualité et l’environnement. À la différence des activités habituelles de l’organisation portant sur des normes techniques et procédurales, le caractère substantif de la norme ISO 26000 a donné lieu à un processus de conception innovant, caractérisé notamment par une participation accrue des pays en développement et des catégories d’acteurs ayant des ressources limitées comme les ONG et les groupes de consommateurs, mais dont la participation est indispensable. Malgré un appui financier offert à ces pays et groupes d’acteurs, la participation des pays en développement reste assujettie à plusieurs types de difficultés dont notamment celle de la langue. En effet, les travaux et les documents sur la norme ISO 26000 sont originellement en anglais, ce qui limite sérieusement la participation des pays francophones et en particulier des pays