1 LA RHETORIQUE Les figures de rhétorique Pour persuader son lecteur de la véracité de sa thèse, l'auteur va utiliser différents procédés de langage, grammaticaux ou stylistiques. Il s'agit, cette fois-ci, non pas de démontrer avec rigueur et logique une thèse, mais plutôt d'émouvoir le lecteur, de toucher sa sensibilité. Il est intéressant de donner une démarche de l'analyse du discours parce que c'est un genre ancien (cf. le discours de Cicéron, avocat latin, 106-43, av. J.-C.), très codifié, qui a beaucoup marqué l'esprit littéraire français, en particulier au XVIIe siècle. Les six parties traditionnelles du discours sont l'exorde, la proposition, la narration, la preuve, la réfutation, la péroraison. • L'exorde est une sorte d'introduction qui tend à s'attacher l'attention bien- veillante de l'auditoire (du latin exordium, de exordiro : " commencer "), en mettant, par exemple, en valeur les services que le prévenu a rendus à l'Etat ; La proposition est liée à l'exorde ; elle présente le sujet d'une manière générale (du latin propositium, " action de faire connaître ses intentions ") ; La narration est un exposé des faits ; La preuve est une sorte de conclusion à la narration ; La réfutation (du latin refutatio) prévient les réserves que pourrait faire l'auditoire ou une partie adverse sur ce qui a été dit en montrant, par exemple, que la partie de l'accusation manque de preuves et que l'on ne peut accorder de crédit à ses témoins ; La péroraison est une conclusion générale qui rappelle les points positifs essentiels de l'argumentation et qui a pour but d'emporter l'adhésion de l'auditoire (du latin peroratio, du verbe orare, qui signifie " parler, prier en faveur de quelqu'un "). Il était d'usage alors que l'avocat pleurât et implorât le public à geno ux pour provoquer la pitié en faveur de son client.
La plaidoirie, encore aujourd'hui, s'inspire de ce modèle de construction. Le discours fait appel à trois principes : - Exorde : la morale (sens du bien et du