Rimbaud - le coeur supplicié
Ce poème fut intégré a une lettre adressé à Izambard. Rimbaud, au début de celle-ci donne quelque indications à son destinataire qui peuvent, entre autre, nous éclairer sur l’analyse.
Dans cette brève introduction, Rimbaud incite le professeur à une ouverture d’esprit plus large, plus à même d’être réceptive et de découvrir les nouveautés, les originalités déviantes du conformisme habituel. EN cela, il lui propose de se dédouaner, ou plutôt l’impose de ne pas le prendre pour un élève « Vous n'êtes pas Enseignant pour moi. » Il incite Izambard à se dégager de ses habitudes professorales « Mais, je vous en supplie, ne soulignez ni du crayon, ni - trop - de la pensée ».
De peur de la non considération de son poème à l’aspect informe et déviant, au niveau professoral tout du mois, Rimbaud interprète son œuvre comme une fantaisie, peut-être à défaut d’être pure poésie. « Je vous donne ceci : est-ce de la satire, comme vous diriez ? Est-ce de la poésie ? C'est de la fantaisie ». Par fantaisie, il est possible d’entendre une forme nouvelle, voire exclusive, qui cherche avant tout à se distinguer des autres formes, ici poétiques, strictes. Un recours à l’imagination plus important qu’un recours aux règles plus ou moins statiques. Ici, il est possible de distinguer un Rimbaud plus à même de transcender les règles par sa « folie » adolescente qu’un poète désireux de se cantonner ou plutôt de s’infliger le règles en vigueur.
Le poème du Cœur Supplicié revêt donc une forme peu habituelle. En effet, l’agencement du poème témoigne assez bien de l’esprit Rimbaldien. La forme semble héritée du triolet soit une forme ancienne et instruite (Poème à forme fixe composé de huit vers sur deux rimes, de forme abaa-abab. ) ; tout en restant légère et enjouée. D’ailleurs, Rimbaud s’empare du côté trivial de manière poussé en déjouant tout les thème et le vocabulaire habituellement usité. Le côté choc de Rimbaud, transgressif, est encore une fois palpable au