Roman
L'action se situe en Indochine française, elle met en place une mère et ses deux enfants Joseph et Suzanne vivant dans une plantation peu rentable et tentant de survivre de trafic divers. Ce roman raconte la difficulté de la vie de ce que l'on a appelé "les petits blancs" par rapport aux "grands", riches planteurs, chasseurs citadins, membres de la bourgeoisie coloniale, commerçante ou financière. Et, enfin, au-dessus de tout ce monde, omnipotents et prévaricateurs au détriment des plus pauvres des blancs, les fonctionnaires de l’administration coloniale qui ne vivent que de prébendes et d’extorsions de fonds.
La mère et ses enfants ne peuvent vivre qu’aux limites de la société coloniale et aux abords immédiats des villages où vivent les indochinois dans un dénuement absolu et à la merci de toutes les maladies, de la cruauté des tigres et de la force aveugle et meurtrière des marées de l’océan.
Le roman d'une lutte ardente
Pris dans cette situation somme toute peu enviable, "Un barrage contre le Pacifique" est vu comme le roman de la fatigue et de la souffrance d’une mère, de ses enfants, de sa domesticité indochinoise échouée auprès d’elle parce que, là, ils peuvent au moins manger, des paysans indochinois qu’elle rassemble autour d’elle dans de vains projets de conquête de terres cultivables sur la mer. Un roman de lutte parce qu’elle n’a pas d’autre solution, lutte contre la nature qui s’impose toujours et contre l’administration coloniale qui prélève et rend toute situation précaire et enlève peu à peu tout espoir. Elle lutte enfin contre elle-même, contre ses enfants qui ne rêvent que de quitter son domaine pour la ville où la vie parait forcément plus facile.La mère rassemble sans cesse toutes les énergies pour maintenir son monde. Elle est la force centrifuge qui assure la survie et l’équilibre précaire de son monde. Elle s’oppose à toutes les forces centripètes qui travaillent à la disparition de son monde. L’écriture du roman prolonge