Roman
Cette mise à l’épreuve du héros oriente le récit vers le modèle, classique, des récits initiatiques 13. C’est peut-être la raison pour laquelle le roman d’aventures s’est destiné avant tout à la jeunesse. Mais on ne peut, comme c’est trop souvent le cas, limiter l’initiation à un apprentissage de l’âge adulte. En quittant la société, le héros fait l’expérience d’un monde sauvage en une rencontre ambiguë : face à ce monde, il est à la fois le colon blanc qui apporte la " civilisation " aux autochtones, reprenant alors le schéma de l’impérialisme au XIXème siècle, et le novice à initier. En effet, alors même qu’il semble justifier la supériorité du colon sur les " sauvages ", le héros se sert - contre son gré en apparence - de cette sauvagerie à laquelle il s’oppose : il tue, il ment, il trahit, il fuit, etc. On voit bien ici qu’une lecture uniquement politique d’un roman d’aventures impérialiste est insuffisante : le modèle que suit le héros semble bien être autant celui de la