Ronsard introduction oral bac français
Pierre de RONSARD, Les Amours, CXXXV, 1552-1553
« Douce beauté, meurtrière de ma vie… »
Douce beauté, meurtrière de ma vie,
En lieu d’un cœur tu portes un rocher.
Tu me fais vif languir et dessécher,
Passionné d’une amoureuse envie.
Le jeune sang qui d’aimer te convie,
N’a plus de toi la froideur arracher,
Farouche, fière, et qui n’as rien plus cher
Que languir froide, et n’être point servie.
Apprends à vivre, ô fière en cruauté.
Ne garde point à Pluton ta beauté,
Quelque peu d’aise en aimant il faut prendre.
Il faut tromper doucement le trépas ;
Car aussi bien sous la terre là-bas
Sans rien sentir, le corps n’est plus que