Rousseau Rêveries du promeneur solitaire Plan de commentaire
Extrait de la Seconde Promenade
Plan détaillé de commentaire
Lorsqu’il entreprend les Rêveries presque dix ans après ses célèbres Confessions, Rousseau est un vieil homme assez pauvre qui vit solitairement en se consacrant à la botanique dans les environs de Paris, et qui se sent plus que jamais rejeté par tous les hommes. Dès le premier paragraphe des Rêveries, Rousseau annonce son projet en se posant la question : « détaché d’eux et de tout, que suis-je moi-même ? ». Cet extrait rapporte le souvenir d’un moment où Rousseau, lors d’une de ses promenades, observe la campagne environnante et se livre à une méditation sur son existence douloureuse et solitaire, pour finalement exprimer le plaisir de la rêverie. Comment s’explique cette progression de la tristesse vers le plaisir ?
I. UN PAYSAGE QUI RENVOIE L’IMAGE DU MALHEUR
1. Le déclin de la nature, écho de la situation de Rousseau vieillissant
La nature à l’automne offre un paysage déclinant. « on avait achevé la vendange » l. 1-2 : automne.
« encore verte et riante, mais défeuillée en partie » l. 4-5 : opposition, situat° de transition entre la vie de l’été et les effets mortifères de l’hiver.
Rousseau souligne le parallélisme entre ce paysage et sa propre situation. L’évocation de la nature revêt donc une fonction symbolique, an- nonçant l’analyse de soi. « trop analogue à mon âge et à mon sort pour que je ne m’en fisse pas l’application» l. 8-9 : rapprochement explicite avec sa vieillesse et son malheur présents.
Reprise de termes identiques pour évoquer tantôt le paysage tantôt sa situation personnelle : « encore » (l. 4 et 10) s’opposant à « déjà » (l. 5 et 12), conjonct° « mais » (l. 5 et 12), pour exprimer un identique déclin.
Rousseau évoque sa situation malheureuse de manière métaphorique, en employant le lexique de la nature. « vivaces » l. 11 (qualifiant ordinairement des plantes), « qques fleurs » l. 12 : renvoient à ce