Rédaction : parler d'un objet personnel
Rien n’aurait été pareil quand j’étais petite sans mon doudou. C’est toute une histoire !
Cette chose que l’on pourrait jugée de sale, vieille, diforme m’a accompagnée durant toute mon enfance. Elle représente une tête de lapin qui n’en a plus la forme ! Aujourd’hui, mon doudou est gris, un gris éternel même si on le lave. Sa « chair », cette fibre sale et emmêlée semblable à des vers, ressort par des trous tout autour de cette tête.
Je pense que c’est à son odeur que j’accordais le plus d’importance. Les personnes qui le sentent trouvent que l’odeur est insupportable mais pour moi, elle me rassurait et me réconfortait.
Je l’ai tété jour et nuit en faisant ce petit bruit que les enfants font quand ils sucent leur pouce. Avant que je ne demande à ma mère d’enlever et de garder juste la tête (car ma main était trop petite pour le tenir), le corps était entier, propre, beau avec deux petites boules pour les mains et un grosse boule pour le corps, de couleur bleue et blanche avec des oies, des maisons, des clairières et des personnages dessinés dessus. Et bien sûr des oreilles. A ce moment, ce n’était que la queue du lapin qui m’intéressait. Ma mère a décousu les oreilles pour les mettre à la place de cette queue blanche et douce une paire de fois. Puis elle a décousu la queue pour la mettre à la place des deux oreilles. C’était un vrai trafic ! Comment résister aux caprices d’un enfant qui ne peut se passer de son doudou ?!
Sa beauté est restée quelques années.
J’ai le souvenir inoubliable de ma mère qui en a acheté un certain nombre car je le perdais sans cesse, dans la rue, en vacances, sur l’autoroute et même dans les avions ! On le cherchait parfois pendant des jours et des jours, je n’arrivais pas à dormir sans lui. L a tristesse me submergeait. J’y étais extrêmement attachée. Je me rappelle une fois, après dix jours de recherche, on l’a retrouvé sous les escaliers dehors, alors que l’espoir de le revoir avait disparu.