Rédaction v. ensorcelé

452 mots 2 pages
En attendant, à chacun de mes encaissements, ma conscience se dégradait, devenait de plus en plus vile. Et le tailleur ? Je lui téléphonai pour lui demander sa note mais personne ne répondit. Via Ferrara, on me dit qu'il avait émigré, il était à l'étranger, on ne savait pas où. Tout conspirait pour me démontrer que, sans le savoir, j'avais fait un pacte avec le démon.
Cela dura jusqu'au jour où dans l'immeuble que j'habitais depuis de longues années, on découvrit un matin une sexagénaire retraitée asphyxiée par le gaz ; elle s'était tuée parce qu'elle avait perdu les trente mille lires de sa pension qu'elle avait touchée la veille (et qui avaient fini dans mes mains).
Assez, assez ! pour ne pas m'enfoncer dans l'abîme, je devais me débarrasser de mon veston. Mais non pas en le cédant à quelqu'un d'autre, parce que l'opprobre aurait continué (qui aurait pu résister à un tel attrait ?). Il devenait indispensable de le détruire.
J'arrivai en voiture dans une vallée perdue des Alpes. Je laissai mon auto sur un terre-plein herbeux et je me dirigeai droit sur le bois. Il n'y avait pas âme qui vive. Après avoir dépassé le bourg, j'atteignis le gravier de la moraine. Là, entre deux gigantesques rochers, je tirai du sac tyrolien l'infâme veston, l'imbibai d'essence et y mis le feu. En quelques minutes il ne resta que des cendres.
Mais à la dernière lueur des flammes, derrière moi (à deux ou trois mètres aurait-on dit, une voix humaine retentit : «Trop tard, trop tard !» Terrorisé, je me retournai d'un mouvement brusque comme si un serpent m'avait piqué. Mais il n'y avait personne en vue. J'explorai tout alentour, sautant d'une roche à l'autre, pour débusquer le maudit qui me jouait ce tour. Rien. Il n'y avait que des pierres.
Malgré l'épouvante que j'éprouvais, je redescendis dans la vallée, avec une sensation de soulagement. Libre finalement. Et riche, heureusement.
Mais sur le talus, ma voiture n'était plus là. Et lorsque je fus rentré en ville, ma somptueuse villa

en relation

  • Histoire pour projet "Illusion du Tranquille
    592 mots | 3 pages
  • Cindy mal chanceuse
    308 mots | 2 pages
  • La vallée de ceux qui tombent
    19268 mots | 78 pages
  • Analyse - le grand cahier - agota kristof
    1674 mots | 7 pages
  • Hysteria
    394 mots | 2 pages
  • La chanson de craonne
    1213 mots | 5 pages
  • Devoir d’invention : pastiche de zola.
    1513 mots | 7 pages
  • le horla
    322 mots | 2 pages
  • analyse pratique professionelle
    971 mots | 4 pages
  • Dissertation
    584 mots | 3 pages
  • Amptoilette
    375 mots | 2 pages
  • Analyse de la pratique infirmière
    999 mots | 4 pages
  • L'affiche rouge
    516 mots | 3 pages
  • Rédaction cv
    272 mots | 2 pages
  • commentaire Sur la Route
    720 mots | 3 pages