Révisions
Les termes du sujet : le terme de modernité, sans poser de problème particulier, peut être utilement rapproché de celui qu'utilisait Baudelaire : il n'est pas synonyme d'actualité, mais signale un accord, dans l'intemporel, avec le temps présent, ce que confirme la dernière phrase : seront jugées modernes les œuvres, même anciennes, qui savent correspondre aux centres d'intérêt de notre époque et à nos tempéraments. Une acception plus simple du mot moderne pouvait fournir quelques arguments à opposer à l'auteur. La position de la problématique : en quoi consiste la modernité d'une œuvre littéraire ? Est-elle liée à sa date de parution ou à l'écho qu'elle est capable de susciter auprès de toutes les générations ? Le domaine d'application : la critique littéraire, le goût, le rôle du lecteur dans la postérité de l'œuvre. La recherche du plan : le libellé est ici sans ambiguïté. Il s'agit bel et bien d'observer un plan dialectique.
I - DES TEXTES ANCIENS PEUVENT ÊTRE RÉSOLUMENT MODERNES :
* ceux qui mettent en scène les sentiments éternels : l'amour, la mort, l'interrogation métaphysique (voir la persistance des écrivains classiques, des tragiques grecs); * restent aussi modernes les œuvres qui se signalent par la beauté de leur forme (l'alexandrin de Racine, la phrase de Bossuet n'ont pas vieilli).
II - MAIS BEAUCOUP D'ŒUVRES SONT MARQUÉES PAR LEUR TEMPS :
* les préoccupations des auteurs anciens sont-elles encore les nôtres ? Bien des allusions socioculturelles accusent le vieillissement des œuvres (voir par exemple les