Rêve parisien
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Les Lumières se fondent sur la croyance en un monde rationnel, ordonné et compréhensible, exigeant de l’homme l’établissement d’une connaissance également rationnelle et méthodique. Des lois gouvernent, aussi bien la nature, que les sociétés et le pouvoir du Prince doit y être soumis. La conception de l'origine de la société, théorisé par Jean-Jacques Rousseau dans le Contrat social, et celle de la loi comme expression de la volonté générale des individus et non des corps, états ou groupes, s'accompagne du souci de préserver la liberté individuelle comme droit imprescriptible - le seul droit tiré de Dieu. La pensée des Lumières crée ou réinvente donc les idées de liberté, propriété et rationalité, et son influence reste prédominante dans la pensée contemporaine.
Cette constance à rechercher et énoncer des lois, à déterminer les comportements particuliers, fut un élément important dans l'élaboration d’une philosophie où prévaut le concept d’individualité , où l’individu a des droits basés sur d’autres fondements que la seule tradition. C'est l’avènement du sujet pensant: l’individu juge et agit en fonction de son raisonnement et de son expérience; non plus sous le seul joug des usages et traditions. La comparaison entre Thomas Hobbes et John Locke montre quels changements interviennent réellement entre « l’Âge de Raison » et le « mouvement des Lumières ». Hobbes, qui traverse les trois quarts du xviie siècle, a entrepris de classer de façon systématique les émotions humaines, ce qui l’amene à construire un système rigide garantissant, par coercition, la stabilité du chaos primaire et justifiant le pouvoir absolu(voir le Léviathan). À l’inverse, Locke voit en la Nature la source de l’unité et de tous les droits individuels et la fonction du pouvoir est de