Salambo Flaubert
Salammbô est un roman historique écrit par Gustave Flaubert au XIXe siècle, il appartient au mouvement réaliste. C’est un registre tragique dont le contexte est historique. En effet l’histoire se déroule au cours de l’Antiquité, au IIIe siècle av. J-C et prend pour sujet « la révolte des mercenaires » contre Carthage. L’extrait qui nous intéresse est la scène finale du « défilé de la Hache » où les mercenaires pris au piège sont morts de faim et finalement dévorés par les lions. Cette scène s’achève sur une vision effroyable d’amas de corps inertes. La lecture de l’extrait montre une discordance spatio-temporelle. Nous montrerons dans un premier temps comment l’auteur met en place un espace vaste quasi inerte et figé et dans un deuxième temps comment cet espace se rétrécis et s’anime progressivement, à l‘image d’un zoom.
L’auteur installe son récit dans « l’étendue » d’une plaine « à ciel ouvert » et des montagnes qui l’entourent. Il utilise pour cela le champ lexical des roches, avec « la montagne » ; « des roches blanches » ou encore tout simplement « les roches ». Il utilise également la personnification avec « les échos de la montagne répétèrent » pour souligner l’immensité de l’endroit. Cependant ce vaste espace semble figé dans le temps. Cette sensation est tout d’abord liée à la description morbide des corps en décomposition, « crânes poudreux » ; « pieds qui n’avaient plus de chair » ; « le visage ou un bras manquant » crée une réaction de dégout. Les corps, sans vie, sont là depuis un certain moment, ne laissant derrière eux que des os, comme le suggère « les corps minéralisés » ; « nettoyé par le soleil ». De plus l’auteur instaure un rappel historique « les cnémides » ; « les casques » ressuscitent réellement du passé. Cette allusion à l’équipement des soldats de l’Antiquité fige un peu plus le récit dans le temps. Cependant l’auteur n’en oublie pas pour autant son coté réaliste, car sa description des lions et de leur « festin »,