Sarah
II/ LA PREMIERE GUERRE MONDIALE : L’EXPERIENCE COMBATTANTE DANS UNE GUERRE TOTALE
1/ De la violence du front à la violence subie par les civils : la mort banalisée ? ► L’expérience tragique du feu : la confrontation avec la mort de masse. Jamais les soldats n’avaient été aussi exposés à la mort dans les conflits précédents : dans les 5 premiers mois de cette guerre la moyenne des Français (« Poilus ») tués est de 2737 par jour… 20 000 Britanniques sont morts le premier jour de la bataille de la Somme. Les bombardements d’artillerie p.84 (violence aveugle) occasionnent environ 75% des pertes directes ; les éclats d’obus tuent, mutilent, défigurent. Responsables de souffrances atroces, les gaz p.84 horrifient, même s’ils n’ont tué que 1% des hommes. On se terre au fond des tranchées. A ces peurs et souffrances quotidiennes, s’ajoutent la vue insoutenable des morts et des blessés, mais aussi la chaleur, le froid, la boue, les parasites, l’épuisement, l’éloignement des êtres chers. Les liens avec l’arrière sont rares, et censurés, avant la mise en place tardive des permissions. Les soldats développent d’ailleurs des troubles psychiques pendant et après le conflit (cauchemars, tremblements, mutisme). ► Comment expliquer la ténacité des combattants ? Certains historiens (J.J Becker) développent l’idée d’un « consentement » des hommes au conflit et à la violence, rendu possible par l’existence d’une culture de guerre spécifique : le soldat, modelé par le patriotisme (contexte d’union sacrée), estime que son combat défensif pour la mère-patrie est justifié. C’est vrai des paysans français du Nord et de l’Est, qui luttent aussi pour le sol de leurs villages. Au patriotisme s’ajouterait une haine croissante de l’ennemi (beaucoup estiment défendre la « civilisation contre la barbarie »). D’autres historiens (Antoine Prost) critiquent cette vision et considèrent que cette « culture de haine » résulte de la propagande de l’État et affecte surtout « l’arrière », les