Schopenhaur : "tout vouloir ..."
Méthode : Présenter la thèse développée dans le texte de Schopenhauer, et la confronter à dʼautres visions. Introduction :
Dans cet extrait, Schopenhauer met en évidence l’origine du malheur pour l’homme : le désir en est la cause, lui qui nous condamne à l’insatisfaction et qui nous maintient dans une «perpétuelle inquiétude». Ainsi, le désir serait une pure négation, un manque et une privation sans solution, auxquels on ne saurait espérer mettre un terme et dont nul ne peut prétendre se libérer. La condition humaine serait donc placée par le désir en tant que quête infinie d’une satisfaction impossible. De toute évidence pessimiste, une telle interprétation du désir le réduit à l’expérience d’une souffrance : le désir est le signe d’une condition misérable qui s’impose à l’homme comme une volonté inconsciente, sans délibération, qui le détermine malgré lui et le livre à cette poursuite infinie. Peut-on comprendre ainsi le désir comme une pure négation ? Doit-on l’interpréter comme une nécessité absurde, une fatalité, qui s’imposerait au sujet ? Le désir est-il donc un manque sans solution ? Ne peut-on lui reconnaître une perfection propre, considérer ainsi qu’il y a un bonheur même à désirer et que le désir peut donner forme à une expérience de liberté ? Dans un premier temps, nous verrons comment Schopenhauer interprète ainsi le désir comme l’origine de notre condition malheureuse puis nous entrerons en dialogue avec une telle thèse, mettant à l’épreuve ses fondements. __________________________________ Qu’est-ce que désirer ? C’est poursuivre ce qu’on n’a pas ou ce qu’on n’est pas. Le désir est, en ce sens, une expérience négative, l’expérience d’un manque, d’une privation, tel que celui-ci qui l’éprouve recherche la négation de cette négation : la satisfaction de ce désir. Telle est la façon dont Schopenhauer définit le désir, ne le distinguant pas sur ce point du besoin : l’un et l’autre sont cause d’un même « vouloir », c’est-à-dire