INTRO Ce texte a été écrit par Bergson, un philosophe Français donc la pensée de Bergson est grandement influencée par Spinoza et par Kant, ce dernier se trouvant être la plupart du temps son « adversaire ». Il s’interroge ici sur la spécificité de l’homme au regard de l’animal (1). Qu’est-ce qui, en effet, nous distingue de nos « frères inférieurs » ? Contrairement à la thèse habituelle qui ne reconnaît de conscience qu’à l’homme, Bergson admet de façon quelque peu paradoxale l’existence d’une « conscience animale ». Or, en quoi consiste cette dernière ? Est-elle de même nature que la conscience humaine ou bien convient-il d’établir une opposition entre conscience animale et conscience humaine ? La première hypothèse semble postuler une continuité entre l’homme et l’animal, tandis que la seconde insiste sur la discontinuité radicale entre le monde de la nature et celui de l’homme. (2) I] La conscience humaine 1 / Le choix Ce texte évoque la conscience de l’animal, comme évocation inhabituelle et à contre-courant de toute une tradition philosophique qui réserve à l’homme la qualité d’être conscient. De sorte que l’homme et l’animal auraient en commun la conscience, entendue, non point comme connaissance ou sentiment qu’un sujet possède de lui-même , mais comme « puissance de choix dont l'être vivant dispose ». La conscience a une fonction biologique d’adaptation dans la mesure où, dans une situation donnée, les éléments considérés ouvrent la possibilité d’une action. Cette action, lorsqu’elle est opérée, apparaît alors comme privilégiée par rapport à d’autres actions possibles. Selon Bergson , l'on entend par conscience, l’ensemble des représentations d’action possible. On pourrait appeler cela la conscience spontanée dans la mesure où la conscience semble coextensive à la vie. Ce premier degré de la conscience se caractérise par la sensibilité, la possibilité d’autodétermination, mais surtout de choix, avec une certaine indétermination dans le comportement. en