Se connaître, connaître autrui
« Connais-toi toi-même », telle est la maxime inscrite sur le fronton du temple de Delphes, comme si cette connaissance était un tout en soi. Il est vrai que la parfaite connaissance de soi même est gratifiante, mais n’est ce pas un idéal ? Et qu’en est-il de la connaissance d’autrui ? On peut aussi se demander pourquoi doit-on se connaître et connaître autrui alors qu’une « connaissance » superficielle pourrait être suffisante pour vivre harmonieusement. Il est tout à fait possible de se contenter du superficiel, mais alors, on ne peut prétendre se connaître véritablement. Mais, se connaît-on réellement, et connaît-on autrui ? Y a-t-il un lien entre ces savoirs ?
Est-il plus facile de se connaître que de connaître autrui ? Pour se connaître, il pourrait suffire d’utiliser la méthode théorique de l’introspection. « Regarder en soi », littéralement, n’est cependant pas assez exhaustif. De façon pratique, nos actes comptent. Certains sont irréfléchis comme les actes commis sous l’effet de la colère, mais ils restent révélateurs de notre personnalité profonde. On ne peut se déresponsabiliser en disant que l’on agit sous l’effet de la colère, puisque rien n’indique que cela ne se reproduira plus. Si l’on n’est plus « maître de ses actes », est on cependant étranger à ses actes ? Nos actes, réfléchis ou non, sont reflets de nos désirs.
L’introspection présente cependant, quant à elle, un problème majeur, la subjectivité. Peut-on réellement accéder à une sorte de transcendance qui permettrait de se juger soi-même ou l’homme n’est-il pas contraint par son solipsisme à « sauver sa peau » ? Si de tout temps la nécessité a voulu que les hommes soit juges d’autres, le grand jugement final, dont beaucoup de civilisations parlent comme celle des chrétiens ou celle des Egyptiens est fait par des Dieux, symboles de transcendance même. La subjectivité serait donc inhérente au sujet qui est par définition