Sequ Comedies De Moliere Docs Eleve
MAROTTE.- Voilà un laquais, qui demande, si vous êtes au logis, et dit que son maître vous veut venir voir.
MAGDELON.- Apprenez, sotte, à vous énoncer moins vulgairement. Dites : "Voilà un nécessaire qui demande ; si vous êtes en commodité d’être visibles."
MAROTTE.- Dame, je n’entends point le latin, et je n’ai pas appris, comme vous, la filofie dans le Grand Cyre.
MAGDELON.- L’impertinente ! Le moyen de souffrir cela ! Et qui est-il le maître de ce laquais ?
MAROTTE.- Il me l’a nommé le marquis de Mascarille.
MAGDELON.- Ah ma chère ! un marquis. Oui, allez dire qu’on nous peut voir. C’est sans doute un bel esprit, qui aura ouï parler de nous.
CATHOS.- Assurément, ma chère.
MAGDELON.- Il faut le recevoir dans cette salle basse, plutôt qu’en notre chambre : ajustons un peu nos cheveux au moins, et soutenons notre réputation. Vite, venez nous tendre ici dedans le conseiller des Grâces.
MAROTTE.- Par ma foi, je ne sais point quelle bête c’est là, il faut parler chrétien, si vous voulez, que je vous entende. CATHOS.- Apportez-nous le miroir, ignorante que vous êtes. Et gardez-vous bien d’en salir la glace, par la communication de votre image.
Résumé :
Les Précieuses ridicules est une comédie en un acte et en prose de Molière.
Magdelon et Cathos, deux jeunes provinciales, arrivent à Paris en quête d'amour et de jeux d'esprit. Gorgibus, père de Magdelon et oncle de Cathos, décide de les marier à deux prétendants, La Grange et Du Croisy, mais ces dernières les ridiculiseront de telle façon que ceux-ci voudront se venger de ces « précieuses ». Entre alors en scène un jeune homme, Mascarille, se prétendant homme du monde fréquentant les meilleurs cercles, qui tombera amoureux de Magdelon. Vient ensuite un second homme, Jodelet, dont Cathos s'amourachera. On découvre ensuite que ces deux hommes sont des imposteurs, soit les valets des deux premiers hommes rejetés. Les précieuses sont tombées dans le piège et ont donc montré