Certes le romancier s'inspire du réel. * C'est à dire pour le romancier de partir de son expérience. Le romancier n’a pas à aller chercher très loin ses modèles. Proust s’est inspiré de la vie mondaine de l’aristocratie parisienne. Quant à Zola, il s’est comporté en véritable journaliste, constituant des dossiers et se rendant sur le terrain pour rencontrer ce monde ouvrier si étranger à sa condition bourgeoise. * S’inspirer du réel c'est s’inscrire dans une communauté contemporaine. Mais le romancier peut aussi choisir l'appui d’une société historique : Balzac, dans le Chef-d’œuvre inconnu, a recouru à des personnages historiques du XVIIe siècle comme Nicolas Poussin. Dans l’Homme qui rit, Hugo a placé les aventures de Gwynplaine dans la société anglaise du XVIIe siècle. * Ce rattachement au réel s’opère surtoutMais le réel est parfois déformé. * Pourtant le lecteur s’étonne de certaines déformation. Nicolas Poussin s’écarte beaucoup de ce que nous savons de ce peintre. De même le lecteur a du mal à croire à l’existence de Gwynplaine et à son succès en tant qu'acteur comique. * Nous remarquons également dans ces portraits des exagérations qui peuvent porter préjudice à notre capacité d’identification aux personnages. Gwynplaine est devenu une caricature souffrante, mais une caricature quand même. Le lecteur comprend bien que ce héros n’a pas été créé pour lui-même, mais pour servir la dénonciation par Hugo de la barbarie humaine et des injustices sociales. Le lecteur peut être séduit par la légèreté des idées, par la virtuosité du propos, mais non par la profondeur des caractères.
Il est évident que le personnage de roman est dépendant des intentions de son auteur. Il ne vit que par le statut de son créateur.
III. C’est que le personnage romanesque est une création personnelle qui répond à un projet artistique
En effet la caractéristique principale du héros romanesque est d’être une création personnelle. * Le personnage