Socrate
Socrate a de nombreux disciples comme Xénophon, Platon, Alcibiade, mais il n'a laissé aucun ouvrage car son enseignement est entièrement oral. Ses dialogues, ses pensées et sa méthode de réflexion nous sont parvenus par l'intermédiaire de Xénophon (les Mémorables), d'Aristophane (Nuées) et surtout de Platon (Phédon, Apologie de Socrate, Criton, Le Banquet).
La philosophie de Socrate est basée sur la discussion, l'art d'accoucher les esprits (la maïeutique) qui conduit l'interlocuteur à découvrir la connaissance vraie qu'il porte en lui. Socrate en jouant d'ironie (de fausse naïveté) et en posant d'habiles questions, laisse son interlocuteur s'enfermer dans ses contradictions. Faisant semblant de les ignorer, il amène cet interlocuteur à prendre conscience de ses erreurs de jugement, d'où sa devise : "Connais-toi toi-même". Socrate cherche à éveiller chez ses concitoyens le sens de l'autocritique qui est le point de départ de l'indépendance de l'esprit. Bien que confiant dans la nature humaine, il se montre très sévère envers les opinions publiques et toute forme de tyrannie.
L'insoumission, le refus de tout dogmatisme et le non-conformisme de Socrate suscitent beaucoup d'inimitiés chez les athéniens. Accusé d'impiété et de corrompre la jeunesse, il est condamné à mort par le tribunal populaire d'Athènes (l'Héliée). Respectueux des lois, il refuse l'évasion préparée par ses disciples et boit avec sérénité une décoction de ciguë, en devisant sur l'immortalité de l'âme, ainsi que l'a rapporté Platon.