Spinoza

769 mots 4 pages
Notre revendication de liberté exprime trop volontiers des affects négatifs : on est contre, l'autorité, le pouvoir, les pouvoirs sociaux existant, l'Etat, etc. Or s’en tenir au refus du pouvoir, c’est rester dépendant de la réalité présente (nier, c’est encore être déterminé par ce qu’on nie), c’est aussi toujours être au risque de l’incompréhension mutuelle (car chacun vit une réalité différente). Pourtant l’on sent bien que l'idée de liberté n'aurait pu dynamiser à ce point les désirs humains si elle n'en appelait à quelque chose de positif, à une idée de l’existence humaine dont on sent la potentialité en nous et qui réaliserait notre aptitude au bonheur.
«…Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.» Paul Eluard C’est cette dimension positive qui est intéressante car elle seule peut nous amener à dépasser une attitude simplement réactive pour investir l’avenir. Nous voudrions contribuer à une élaboration positive de la notion de liberté en tant qu'elle est capable de polariser un investissement collectif de l'avenir. Quelle est cette liberté qui est visée comme valeur essentielle ? Quelle qualité veut-on pour son existence lorsqu'on récuse l'emprise des pouvoirs ?
1 – La spontanéité

Le pouvoir peut se définir, très classiquement, comme la capacité d'imposer sa volonté à d'autres. La relation de pouvoir est considérée comme ce qui me vole une partie de mon existence, des possibilités de bien vivre qui étaient inscrites en moi, et qui par là me met dans du malheur. Mon malheur, conjugué à celui d'autrui, se démultiplie socialement, en particulier sous forme de violence, produisant ce profil général tragique de l'histoire humaine. Le pouvoir a ainsi introduit le mal dans la bonne nature humaine ; autre version, sécularisée, de la chute d'Adam. La liberté recherchée serait alors en amont, du côté d'une nature humaine qui pouvait encore s'exprimer spontanément, sans avoir été dévoyée par la contrainte d'un pouvoir d'autrui.

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