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Transparence, audit externe et gouvernance
Jean-François VERNE
Université Saint-Esprit de Kaslik
Introduction
Le terme de gouvernance et plus précisément de «bonne gouvernance» n’a jamais été autant d’actualité ces dernières années à cause des nombreux scandales financiers et des irrégularités des comptes de certaines sociétés qui ont entaché l’économie de nombreux pays.
De façon générale, la gouvernance désigne «l’ensemble des mécanismes organisationnels qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants, autrement dit, qui gouvernent leur conduite et définissent leurs espaces discrétionnaires»1.
Cette définition insiste donc sur la responsabilité des dirigeants et un lien direct peut être établi entre la gouvernance et l’audit externe. En effet, l’audit externe est «un mécanisme incitant ou obligeant le ou les individus à qui une responsabilité a été déléguée à agir conformément aux intérêts des partenaires de l’organisation»2. Autrement dit, l’audit externe est mis en place
«pour enquêter sur l’exercice de la responsabilité assumée et pour établir dans un rapport si l’exercice de la responsabilité est correct et juste»3.
L’audit externe s’applique aux entreprises privées et concerne ainsi la gouvernance d’entreprise. Il s’applique aussi aux entreprises publiques ou globalement à l’État et intéresse alors la gouvernance publique. À ce propos,
D. CARASSUS et G. GREGORIO4 montrent qu’il existe un lien entre audit externe et gouvernance qui est relatif à l’obligation de reddition des comptes et le secteur public est souvent identifié comme domaine de première application en contrepartie de l’attribution de fonds par les contribuables.
1.
CHARREAUX G., «Introduction générale», in Le gouvernement des entreprises: corporate governance, théories et faits, Economica, 1997(a), p. 1.
2.
CHARREAUX G., «Vers une théorie du gouvernement des entreprises», in Le gouvernement des entreprises: corporate governance, théories et