Stratégie bancaire
La notion de « secteur informel » ( aussi appelé économie informelle) reste aujourd’hui un phénomène très difficile à appréhender du fait d’une part des mutations spatiotemporelles qu’elle a connues et/ou continue de connaître lorsqu’on passe d’une économie à une autre (avancée, émergente, en développement, en transition …) ; mais aussi des nuances pouvant exister dans les rapports pouvoir public-secteur informel (législation, fiscalité, services publics ….) d’autre part. Le concours de tous ces facteurs fait que même la définition varie selon le contexte d’étude ou quand on passe d’un pays à un autre, mais d’une manière générale on peut le définir comme étant l’ensemble des activités économiques exercées dans le non respect des normes préétablies en matière comptable, fiscale, juridique et échappant de ce fait au contrôle de l’Etat. Pour bon nombre d’économistes (monétaristes, keynésiens) comme l’a dit Charme dans son article intitulé « Débat sur le secteur informel », le secteur informel est constitué « des sables dans lesquels se perdent les effets multiplicateurs du capitalisme » ; ce qui pour eux justifie le caractère illégal et/ou anormal de ce secteur. Mais, vu le contexte dans lequel ce secteur évolue en Afrique, l’impression qu’il laisse avoir est toute autre qu’un phénomène évoluant dans l’illégalité. Au contraire, dans la plupart des cas il est la conséquence d’une défaillance des politiques d’ordres économique, social et juridique. A titre illustratif, la politique du PAS (Programme d’Ajustement Structurel), sous les auspices des institutions financières internationales dans les années 80, menée dans la plupart des pays africains s’est soldée par un départ massif de fonctionnaires qui n’ont pu compter que sur leur propre initiative face à un marché de travail quasi inexistant, la rigidité d’exercer dans la légalité et l’absence de suivi de la part des pouvoirs publics.