Stupeur et tremblement

765 mots 4 pages
Le destin d'Amélie
Plusieurs éléments éclairent en partie les réactions extrêmes d'Amélie dans Stupeur et tremblements. Ainsi, son enfance japonaise, symbolisée par ce jardin tout en pierres[1], est placée sous le signe de l'idéal, plus proche du rêve que de la réalité: ces souvenirs très anciens peuvent sans doute expliquer les difficultés d'Amélie à affronter une réalité qui ne correspond pas à cette image idéalisée.

La figure de mademoiselle Mori, cette incarnation de la beauté nippone, aussi parfaite que le jardin de pierres dont se souvient Amélie, constitue dans cette perspective un véritable piège pour la jeune fille: d'un côté, cette beauté correspond totalement à l'image qu'Amélie se faisait du pays de son enfance - d'où son empressement à partager avec elle leurs souvenirs «communs» -; mais, de l'autre, Fubuki est en fait une concurrente - redoutable - dans le monde du travail. Pourtant, Amélie refuse de renoncer à son idéal rêvé, et, face à l'intransigeance de mademoiselle Mori, elle dissocie complètement l'image de la belle Japonaise - qu'elle continue à contempler comme elle contemplait le jardin de pierres - et la réalité où agit Fubuki, à savoir un monde de hiérarchies et de concurrence.

Toute la personnalité d'Amélie, telle qu'elle est décrite dans le film, tient donc dans son rêve, et il lui est extrêmement difficile de renoncer à ce rêve qui est une partie essentielle d'elle-même: le fait qu'il s'agisse de son premier emploi et qu'elle soit vraisemblablement seule au Japon - dont on ne verra que l'immeuble de la compagnie qui l'emploie - contribue d'ailleurs certainement à son enfermement dans cet idéal illusoire, car elle n'a pas d'autre idéal qu'elle aurait précédemment forgé et auquel elle pourrait se raccrocher, sauf celui de devenir écrivain, ce qui constituera précisément sa véritable «porte de sortie».

La personnalité d'Amélie se caractérise donc certainement par la grande valeur qu'elle accorde à l'enfance, au rêve, au souvenir,

en relation

  • dissertation critique - Juillet de Marie Laberge
    988 mots | 4 pages
  • Stupeur et tremblements d'amélie nothomb
    28395 mots | 114 pages
  • stupeur et tremplements
    1458 mots | 6 pages
  • Le duc et la duchesse de montefeltre
    346 mots | 2 pages
  • Stupeur et tremblements
    831 mots | 4 pages
  • Stupeur et tremblement
    448 mots | 2 pages
  • Vipère au poing
    3329 mots | 14 pages
  • Stupeur et tremblement
    4816 mots | 20 pages
  • Stupeur et tremblement
    281 mots | 2 pages
  • stupeur et tremblement
    305 mots | 2 pages
  • Stupeur et tremblements
    1059 mots | 5 pages
  • Lambeau
    719 mots | 3 pages
  • Stupeur et tremblements
    515 mots | 3 pages
  • stupeur et tremblement
    296 mots | 2 pages
  • Stupeur et tremblement
    5299 mots | 22 pages