Sujet : l’euro : efficacité d’un processus en voie d’aboutissement ?
« Donnez moi un euro et je vous donnerai l’Europe » commentait Jacques DELORS, l’un des pères fondateurs de la monnaie unique, au lendemain de son lancement. Par cette phrase, il annonçait solennellement l’aboutissement d’un projet mis en lumière par le traité de MAASTRICHT en 1992 et concrétisé , le 1er Janvier 2002, par la mise en circulation effective dans 11 pays de l’Union européenne des moyens de paiement en euro, la disparition en tout ou partie des anciennes monnaies nationales, et la création d’une banque centrale européenne, dont la mission principale est de veiller à la stabilité des prix (c’est un organe en théorie indépendant de toute influence politique).
La mise en place de l’euro n’a cependant pas fait l’unanimité et possède de nombreux détracteurs qui contestent son utilité. L’adoption d’une monnaie unique était elle bien nécessaire ? Dans son contexte historique oui puisqu’elle est considérée comme une étape supplémentaire et décisive du processus d’intégration économique des pays membres dans un vaste marché commun (avec auparavant et dans l’ordre chronologique de réalisation : la suppression des barrières douanières des pays membres de l’union, une position douanière commune envers les pays tiers, la libre circulation des capitaux et des hommes ainsi que leur libre établissement au sein du marché commun).
Cependant, démontrer la linéarité d’un processus historique ne suffit pas à légitimer la mise en place de l’euro, encore faut il prouver son efficacité, dans un contexte économique difficile. La mise en place de l’euro est il un moyen efficace pour soutenir une croissance économique d’envergure au sein de l’union européenne, capable d’assurer le plein emploi ( critère quantitatif) ; est ce une mesure suffisante pour améliorer le niveau de vie de l’ensemble de la population européenne et préserver les acquis sociaux, voire les améliorer (critère qualitatif) ?