Supplément au voyage de bougainville chapitre iii dialogue orou/aumonier
Le Supplément est une œuvre de fiction. Dans l’extrait que nous étudions, Orou et l’aumônier s’entretiennent de religion. Le Tahitien avait proposé à son interlocuteur de choisir avec laquelle de ses filles et de sa femme il souhaitait passer la nuit. L’ aumônier, choqué par ses propos, lui répond que sa religion lui interdit de telle chose. C’est ici le point de départ d’une discussion touchant à la religion :
La forme dialogique est récurrente sous la plume de Diderot : Le neveu de Rameau, Jacques le fataliste, Le rêve de D’Alembert, … Elle permet à l’auteur d’exprimer des idées avec force. Suivant la mode de l’exotisme de son époque, Diderot soumet l’existence de Dieu et les pratiques religieuses à la conscience critique d’un Tahitien. Nous sommes en présence de deux interlocuteurs que tout oppose : l’aumônier, qui représente les mœurs de la société française du XVIIIème siècle, et en particulier les religieux, et Orou, personnage qui n’est pas nommé par sa fonction mais par un prénom aux connotations exotiques. L’œuvre de fiction permet de faire passer des idées sur un mode plaisant. Le dialogue les rend plus vivantes.
I/Les jeux sur les temps.
D’abord par les jeux temporels : le présent et le futur, un futur hypothétique (emploi du conditionnel présent). Cette opposition temporelle est caractéristique des genres délibératif et démonstratif.
Par exemple dans le texte 1, 1ère partie de la longue réplique d’Orou, le présent symbolise l’omniprésence et l’intemporalité du Dieu des catholiques,