Sur Quatre conférences de Claude Simon

935 mots 4 pages
Sur Quatre Conférences de Claude Simon

Claude Simon affirmait souvent n’être pas théoricien, poussant toujours ses interviewers à s’adresser à des personnes plus « compétentes » ou plus « qualifiées » que lui pour répondre à des questions d’ordre littéraire, artistique ou philosophique.
Dans ces quatre conférences publiées aujourd’hui pour la première fois dans leur intégralité, on s’aperçoit qu’effectivement, Claude Simon n’est pas théoricien, et que c’est justement ce qui donne à ces textes toute leur acuité et toute leur valeur.
Car ces réflexions ne sont pas celle d’un critique mais celles à la fois d’un lecteur et d’un écrivain passionné. Les conclusions, toujours d’une justesse rigoureuse, auxquelles parvient Claude Simon, sont le fait d’une attention extrême portée au texte, au « travail de et sur la langue », comme il aime à le dire, qu’il s’agisse de celui d’autrui ou de lui-même. Ces conférences sont donc inséparables de sa propre pratique de la littérature, et elles constituent pour le lecteur, autant que de précieuses réflexions sur la littérature et sur l’art, une porte d’entrée dans l’atelier et dans la pratique simonienne, une possibilité de comprendre la façon de travailler de l’écrivain.
La première conférence, intitulée « Le poisson cathédrale », analyse avec virtuosité le passage de la Recherche du Temps perdu dans lequel Proust décrit le poisson servi sur la table du Grand-Hôtel de Balbec et, uniquement à partir de cette analyse et de sa mise en relation avec le reste de la Recherche, aboutit à la formulation de ce qu’est un texte littéraire pour Claude Simon : un ensemble au sein duquel, par la force de l’écriture, chaque élément est en rapport avec les autres, la cohérence du tout dépendant non pas de données socio-psychologiques mais du pouvoir de liaison propre à l’écriture ; et au sein duquel, surtout, la description joue un rôle non plus ancillaire comme dans le roman traditionnel mais absolument crucial, moteur et matrice du

en relation

  • L'enfant de Noé
    9680 mots | 39 pages
  • Une méthodologie de l’épreuve écrite du concours
    2006 mots | 9 pages
  • Thérèse raquin, zola, zola
    2014 mots | 9 pages
  • Nouvelle québécoise
    1358 mots | 6 pages
  • Par quel moyen la littérature et le rap donne t-il la parole a ce qui ne l’ont pas ?
    1012 mots | 5 pages
  • Écriture d'invention
    1103 mots | 5 pages
  • Éducation rousseau
    380 mots | 2 pages
  • Blablabla
    1167 mots | 5 pages
  • Je ne sais pas
    315 mots | 2 pages
  • fiche bac
    482 mots | 2 pages
  • méthode
    2818 mots | 12 pages
  • Candide
    295 mots | 2 pages
  • Préface
    1576 mots | 7 pages
  • Travail d'invention
    495 mots | 2 pages
  • Dissertation la curée
    1764 mots | 8 pages