Tchekov
Anton Tchekhov est un écrivain russe né à Taganrog en 1860. Il passe une enfance triste dans une bourgade reculée. Lorsqu’il est petit, il garde l'épicerie que tient son père. Ce dernier, fils de serf libéré, est un homme sévère, violent, qui passe ses colères en maniant le fouet et, l'instant d'après, s'agenouille devant les icônes. La famille Tchekhov est une famille très religieuse, c’est donc dans cette atmosphère qu’Anton démarra sa vie.
A Taganrog, bourgade du Sud sur la mer d'Azov, la vie est monotone et triste, parfois sordide. Les affaires marchent mal, la famille Tchekhov, le père, la mère et leurs six enfants, vit entassée dans quatre pièces et loue à des étrangers les chambres disponibles. A quatorze ans Anton gagne quelques kopecks en servant de répétiteur à des fils de notables. Mais bientôt la situation se dégrade, car le père qui a emprunté 500 roubles, ne peut rembourser et doit s'enfouir pour éviter la prison pour dettes. Anton seul reste à Taganrog, où à seize ans, il est chargé de liquider l'affaire et d'envoyer aux siens, à Moscou, l'argent qu'il pourra sauver du naufrage.
De nature gaie, vive, moqueuse, Anton a vite appris la gravité. C'est lui qui réconforte la famille en envoyant des lettres et, chaque mois, à date régulière, il envoie quelques roubles à Moscou. Malgré son enfance misérable et les mauvais traitements de son père, il ne juge pas les siens.
A seize ans, le monde qui l'entoure est celui de la routine de la vie provinciale, de la steppe aux portes de la ville, de l'enfance misérable, de la médiocrité des villageois, et de leur soûlerie, des vols des commis, des mensonges et de la misère de ces pauvres qui se résignent à leur sort. Une seule génération sépare Tchekhov du servage, et il ne lui faut pas beaucoup d'imagination pour ressentir l’humiliation qu’ils reçoivent.
Petit-fils de serf, fils de boutiquier,
Tchekhov est un vivant exemple de l'ascension sociale offerte aux classes