Texte litteraire
Sites Internet, blogs, téléphones portables, les colonies de vacances n'échappent pas à l'intrusion grandissante des nouvelles technologies. "Avant, c'était un courrier par semaine, aujourd'hui c'est un coup de téléphone portable par jour", résume Cédric Javault, cofondateur de Telligo, organisme de séjours pour jeunes. Terminé le temps où les familles attendaient le retour de leur progéniture pour écouter le récit des vacances. Désormais, les blogs se multiplient. Chaque jour, les parents peuvent se connecter pour découvrir en images et en textes le vécu de leur enfant et glisser des commentaires. Une interaction très appréciée des familles qui ont l'impression "d'y être", mais qui peut avoir ses limites. "Plus on met d'informations, plus les familles en demandent. Si pendant une journée nous n'alimentons pas le blog, l'inquiétude pointe", témoigne Eric Levasseur, directeur de l'association Evasion vacances aventure (EVA). Voir son enfant sourire sur une photo mise en ligne fait du bien aux parents. "Le charme du courrier est rompu, parents et enfants ne s'écrivent plus, ils attendent le blog du soir", raconte Jacques Chauvin, chargé de mission vacances à la Ligue de l'enseignement. Chez Tillego, 400 séjours disposent de leur site Web sécurisé (réservé aux familles via un mot de passe) et une vingtaine d'un blog. "Cet été, nous en sommes à trois connexions par enfant et par jour", comptabilise M. Javault. Ce lien virtuel quotidien sécurise les familles qui sont "beaucoup plus inquiètes qu'avant", constate Eric Levasseur. "Les parents ont peur de lâcher leur enfant et certains faits divers comme celui de Beaune (Côte-d'Or, en 1982, 53 morts dans un accident de car) ou de SaintBrevin-les-Pins (Loire-Atlantique, en 2004, un enfant disparaît pendant la nuit d'un centre de vacances et est retrouvé mort) restent ancrés dans la mémoire collective", poursuit-il. Pourtant, ces angoisses vis-à-vis des déplacements et des