Texte 9. Platon, Gorgias, 456a-456cSOCRATE. C'est aussi ce qui m'étonne, Gorgias, et ce qui est cause que je t'interroge depuis si longtemps sur la vertu de la rhétorique. À le prendre ainsi, elle me paraît merveilleusement grande. GORGIAS. Et si tu savais tout, Socrate, si tu savais que la rhétorique embrasse, pour ainsi dire, la vertu de tous les autres arts ! [456b] Je vais t'en donner une preuve bien frappante. Je suis souvent entré, avec mon frère et d'autres médecins, chez certains malades qui ne voulaient point ou prendre une potion, ou souffrir qu'on leur appliquât le fer ou le feu. Le médecin ne pouvant rien gagner sur leur esprit, j'en suis venu à bout, moi, sans le secours d'aucun autre art que de la rhétorique. J'ajoute que, si un orateur et un médecin se présentent dans une ville, et qu'il soit question de disputer de vive voix devant …afficher plus de contenu…

Dans le texte qui suit, Hérodote raconte la rencontre entre Solon et Crésus. Solon fait partie de ceux que les Grecs appelleront plus tard « les sept sages ». C’est un voyageur, un législateur connu pour son expérience et son habileté. C’est, de surcroit, un orateur hors pair. Crésus n’est pour ainsi dire pas à présenter ; d’une personne fortunée on dira qu’elle est « riche comme Crésus ». Le langage courant honore la richesse de ce roi. Hérodote va donc conter la rencontre, si l’on caricature un peu, entre l’homme le plus sage et l’homme le plus riche. Qui possède le véritable pouvoir ? Est-ce Crésus le riche ou Solon le sage …afficher plus de contenu…

Le récit qui suit est également à prendre en un sens très ironique. Certes, Solon loue sincèrement les deux frères, mais non sans s’amuser de la narration qui plonge Crésus dans une colère noire. Car enfin, lui, l’homme le plus riche d’entre les plus riches, celui que tout le monde envie jusqu’à nous, se voit supplanté par deux hommes emportant leur mère sur une charrette, remplaçant les bœufs